| Les  lois fiscales prévoient une série de règles relatives à la rétention par le  contribuable des livres, registres et autres documents renfermant des  renseignements permettant aux autorités fiscales d'établir le montant des impôts  payables par le contribuable.
                     
                        À moins d’indications  contraires, une référence faite au sein du présent texte à une disposition de  la Loi de l'impôt sur le revenu1 (fédérale) (ci-après « L.I.R ».) comporte généralement une référence à une disposition équivalente de la Loi sur les impôts du Québec2 (Québec) (ci-après  « L.I. »). Il faut aussi savoir que l'on retrouve souvent des  dispositions législatives équivalentes en matière de TPS et TVQ. Documents devant être conservésLa politique3 de l'Agence du revenu du Canada (ARC) à cet égard, bien que silencieuse quant à  la nature des registres, des livres et des documents à tenir, précise  toutefois que ceux-ci doivent :
 
                        
                          permettre d'établir le montant des impôts à payer ou  des impôts ou autres sommes à percevoir, retenir ou déduire par une personne  désignée;prouver l'admissibilité d'un organisme de bienfaisance  ou d'une association canadienne de sport amateur aux fins de l'enregistrement  en vertu de la Loi;permettre la vérification des dons faits à un  organisme de bienfaisance ou à une association de sport amateur et des  contributions faites à des partis politiques donnant droit à une déduction ou à  un crédit d'impôt; etêtre appuyés de pièces justificatives aux fins de la  vérification des renseignements qui y sont contenus. Au surplus,  les pièces justificatives suivantes doivent être conservées: 
                        
                          les factures  de vente et d'achat;les reçus de  caisse;les contrats  officiels écrits;les reçus  d'achats faits par carte de crédit;les  bordereaux de livraison et de dépôt;les bons de commande; les chèques;les relevés  bancaires; les  déclarations de revenus; et la  correspondance générale. Conservation sur un support  électroniqueLes personnes qui doivent  tenir des registres et qui le font par voie électronique doivent conserver ces  registres sous un support électronique intelligible. Ainsi, les personnes qui  utilisent un système informatisé pour produire des registres comptables doivent  conserver la copie électronique même si elles gardent une copie papier. Un  support électronique intelligible signifie que l'information est appuyée par un  système capable de produire une copie accessible et utilisable.
 Tous les registres (y compris  les pièces justificatives) dont les originaux sont sur papier doivent être  conservés, sauf si un programme d'imagerie acceptable est en place, comme  l'explique la section « Imagerie »  ci-dessous.
 La  gestion de registres électroniques et l'imagerieLes pièces justificatives et  les registres conservés sur support électronique doivent l'être sur un support  électronique intelligible.
 On entend par image  électronique la représentation d'une pièce justificative qui peut être  utilisée pour générer une reproduction intelligible de celle-ci, ou la  reproduction de la pièce.
 Dans le cas d'une pièce  justificative sur papier:  
                        
                          la  reproduction est faite dans le but de remplacer la pièce justificative;l'interprétation  de la reproduction fournit les mêmes renseignements que la pièce justificative,  pour les fins auxquelles elle est utilisée;la  reproduction est bien définie malgré certaines contraintes (p. ex. résolution,  tons ou teintes) et permet de bien distinguer les détails importants. Durée de la conservationLe  paragraphe 230(4) L.I.R.et l'article  5800 des Règlements de l’impôt sur le  revenu (ci-après « R.I.R ».) prévoient la durée de conservation  des livres et registres. La durée de conservation est divisée en deux  catégories de documents: d'une part, les registres et livres de comptes et les  pièces justificatives s'y rattachant, dont la durée de conservation est de six  ans suivant l'année fiscale pertinente et, d'autre part, les documents tels que  ceux relatifs à la constitution de la compagnie, les procès-verbaux du conseil  d'administration, les contrats majeurs, etc., dont la durée de conservation est  de deux ans suivant la dissolution de la compagnie.
 Importance des pièces justificativesUne  vérification, le nom le dit, consiste à vérifier l'existence, la nature et la  conformité de différents documents qui étayent la déclaration de revenu ou de  taxes du contribuable. Les vérificateurs fiscaux sont sérieusement indisposés  par l'absence des pièces justificatives. Très souvent, l'absence d'une pièce  équivaut à sa non-existence. Différentes opérations de planification nécessitent  une documentation juridique qui soutient la démarche envisagée. Il n'est pas  toujours possible de refaire de façon crédible les documents d'une série  d'opérations. Des livres en ordre sont la plupart du temps souhaitables.
 Nouvelle politique de l'ARC  concernant les dates de documentIl  semblerait que dans certains cas, l'ARC procède à des analyses  physico-chimiques, aussi appelé « examen judiciaire des documents », pour  s'assurer que des documents importants qui lui sont soumis ont bel et bien été  rédigés et signés aux dates apparaissant sur les documents. Bien qu'il puisse  être légal et légitime de reconstituer des documents, ce n'est pas toujours le  cas.
 
                        
                          1 - Loi de l'impôt sur le revenu, L.R.C. 1985 (5e supp.), c. 1.2 - Loi sur les impôts, L.R.Q. c. I-3
 3 -  AGENCE DU  REVENU DU CANADA, Circulaire d'information 78-10R4 « Conservation  et destruction des livres et des registres comptables », 29 juin 2005  (corrigé le 4 octobre 2005).
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